La Commission européenne adoptera mercredi un durcissement du contrôle des exportations de vaccins anti-Covid fabriqués sur son sol, une mesure qui devrait cibler AstraZeneca et qui alimente les tensions avec le Royaume-Uni sans faire l'unanimité des 27.
L'exécutif européen "adoptera une révision du mécanisme de transparence et d'autorisation des exportations" de vaccins, a annoncé mardi un porte-parole de l'institution, lors d'une conférence de presse.
La décision, qui relève de la compétence de la Commission, a pour objectif d'augmenter l'approvisionnement en vaccins de l'UE et sera au menu jeudi du sommet en visioconférences des Vingt-Sept, alors que le continent affronte une troisième vague de la pandémie de Covid-19.
La Commission entend durcir les conditions d'exportation de doses vers les pays qui produisent eux-mêmes des vaccins anti-Covid -- une mesure ciblant le Royaume-Uni -- mais également vers ceux dont les populations sont déjà largement vaccinées.
L'UE a exporté quelque 10 millions de doses, tous vaccins confondus, vers le Royaume-Uni entre le 1er février et mi-mars, mais à l'inverse, elle n'a reçu aucune dose produite sur le sol britannique -- alors que le contrat signé par AstraZeneca prévoyait la livraison de doses produites dans deux usines au Royaume-Uni.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a menacé samedi de bloquer les exportations d'AstraZeneca si l'UE ne recevait pas d'abord les approvisionnements promis: le laboratoire suédo-britannique prévoit de livrer à l'UE au deuxième trimestre 70 millions de doses, contre 180 millions prévues dans le contrat.
D'intenses discussions sont en cours entre Bruxelles et Londres pour trouver un compromis, notamment sur les débouchés d'une usine produisant le vaccin AstraZeneca aux Pays-Bas.
"Les doses manquantes d'AstraZeneca ont généré un grave problème (...) La Commission ne va pas rester spectatrice (...) nous allons agir", a affirmé mardi devant les eurodéputés Sandra Gallina, directrice générale de la Santé à la Commission.
Bruxelles a institué fin janvier un mécanisme obligeant, avant toute exportation de vaccins hors UE par un laboratoire, le feu vert de l'Etat membre concerné. Cette décision doit ensuite être confirmée par la Commission.
En sept semaines, seule une demande d'exportation (d'AstraZeneca vers l'Australie) a été bloquée.