Les eurodéputés ont massivement apporté leur soutien, mercredi, au rapport de leur commission spéciale consacrée à la lutte contre le cancer (commission BECA). Le vote final a eu lieu mercredi: 652 votes pour, 15 contre, 27 abstentions.
Le débat avait eu lieu mardi matin, centré sur un panel d'actions que peut entreprendre l'UE: de révisions de directives autour des facteurs de risque et facteurs environnementaux qui favorisent le développement d'un cancer (alimentation, pollution, exposition à des substances chimiques, tabac, rayonnement solaire, etc.) à des recommandations pour davantage harmoniser vers le haut les efforts de dépistage, en passant par une meilleure gestion européenne des p énuries de médicament.
Un élément a cependant cristallisé certaines tensions au sein de l'hémicycle, au grand dam des eurodéputés ayant travaillé plus d'un an pour aboutir à ce large texte: les mentions concernant l'alcool. Les nuances de vocabulaire, entre "consommation" et "abus", ou par exemple la recommandation initiale d'interdire le parrainage du sport par des marques d'alcool, ont fait l'objet d'une bataille d'amendements, qui a fini par légèrement diluer le propos.
Si les boissons alcoolisées sont toujours bien mentionnées parmi les facteurs de risque dans le texte final, des amendements sont passés qui recentrent par exemple sur les événements sportifs destinés aux mineurs d'âge la demande d'empêcher le parrainage par des marques d'alcool. Là où on parlait de "consommation d'alcool" comme facteur de risque pour de nombreux cancers, on est passé à l' "abus".
Ces changements restent symboliques, surtout portés par une grande part des eurodéputés PPE (premier groupe, droite conservatrice et centre-droit), ECR (conservateurs et réformistes, droite nationaliste et eurosceptique) et ID (identité et démocratie, extrême droite) mais plusieurs élus ont regretté cette évolution, poussée selon eux par un lobby de l'alcool bien implanté.
"J'ai eu l'impression de me retrouver vingt ans en arrière, avec le tabac, quand les gens en niaient les dangers et disaient qu'il fallait quand même continuer de fumer", a commenté en marge du vote la socialiste Marie Arena, insistant sur le fait que l'objectif était surtout "d'informer correctement le citoyen". Ses collègues de la commission BECA Cindy Franssen (CD&V, PPE) et Hilde Vautmans (Open Vld, Renew) ont indiqué trouver particulièrement dommage qu'un tel détail du rapport vole parfois la vedette dans le débat, alors que le travail était bien plus large.