L'Agence européenne des médicaments, qui a acquis une large notoriété depuis le début de la crise de la Covid, sera d'ici quelques semaines mieux armée pour prévenir les pénuries de médicaments et de dispositifs médiaux vitaux: l'élargissement des compétences de l'EMA (son acronyme anglais) a été validé jeudi à la quasi-unanimité par le Parlement européen.
Au sein de l'agence, deux "groupes de pilotage sur les pénuries" seront mis sur pied, l'un pour les médicaments, l'autre pour les équipements médicaux. Ils gèreront une nouvelle plateforme européenne de surveillance des pénuries afin de faciliter la coll ecte d'informations. Ils pourront demander des avis à tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement, du fabriquant au distributeur, en passant par le détenteur de licence, les associations de patients ou de professionnels de la santé.
L'idée est aussi d'améliorer la transparence: l'agence créera une page internet publique avec des informations sur les pénuries. Les données relatives aux essais cliniques et aux informations sur les produits pour les médicaments mis sur le marché devront être rendues publiques plus rapidement.
Le renforcement du rôle de l'agence basée à Amsterdam est l'une des propositions de la Commission en vue d'une "Union européenne de la Santé". Dans ce domaine, ce sont les États membres qui disposent de la plupart des compétences. Les Vingt-sept avaient donné leur feu vert au renforcement de l'EMA à travers un accord conclu avec le Parlement européen, que la plénière de Strasbourg a soutenu ce jeudi par 655 voix pour, 31 contre et 8 abstentions. Le règlement s'appliquera à compter du 1er mars prochain.