L’Alformec, fondée en 1978, a pour mission la formation postuniversitaire des médecins généralistes.
Forte de 280 membres, elle propose au généraliste établi qui souhaite rafraîchir ou lester son bagage une palette de rendez-vous studieux. Mais, au Luxembourg, on ne relève pas les présences…
«Il n’existe pas d’accréditation chez nous», explicite le Dr Caroline Jentges, qui préside l’Alformec depuis 2 ans, l’Association luxembourgeoise pour la formation médicale continue. «Le généraliste n’en retire aucun bénéfice autre que celui d’être mieux formé, pour mieux soigner.» On les fréquente donc par conscience professionnelle? «Oui, et parce que le Collège Médical - votre Ordre des médecins - a stipulé dans le code de déontologie que tout médecin doit se recycler.»
«On parle souvent de possibilités de contrôle de la formation continue… C’est dans l’air du temps, mais il n’y a rien de concret pour le moment», poursuit-elle. Non sans prévenir: ça va forcément arriver. «Le Luxembourg est le dernier pays d’Europe à ne pas organiser formellement de FMC. Or, il existe un règlement européen sur lequel il devra s’aligner.» Pour Caroline Jentges, le gouvernement qui s’y attellera devra y consacrer temps, énergie et moyens. C’est en effet tout un système qu’il faudra échafauder en partant d’une page blanche, et notamment les mécanismes de contrôle des différents canaux d’apprentissage.
Panel de formations
L’Alformec propose donc à ses membres, qui s’acquittent d’une cotisation annuelle de 100 euros, des formations qui peuvent être purement scientifiques mais également toucher à l’éthique, à la médecine légale, au relationnel médecin-patient, dont la gestion du ‘patient difficile’, ou du patient suicidaire….
Les séances sont gratuites. «Elles sont financées par les cotisations, par le sponsoring de l’industrie pharmaceutique et, enfin, en fonction de la thématique abordée, par le ministère de la Santé (celui-ci accorde davantage de moyens pour des cycles axés sur des problèmes de santé publique, le diabète par exemple). Nous nous efforçons de maintenir un équilibre entre ces trois sources de financement.»
Le catalogue se compose de manifestations présentielles, «qui ont ce petit côté convivial de retrouvailles régulières entre des confrères qui travaillent dans la proximité et se connaissent pour la plupart». L’association n’a pas investi la voie de l’e-learning ou des webinars et ce, «par manque de temps et de moyens logistiques». C’est que «la FMC est bénévole dans notre pays, et son organisation aussi».
Les formations sont élaborées sur mesure pour le public MG. L’Alformec ne vise pas les spécialistes. «Mais la porte est grande ouverte si un jour l’un d’eux est attiré par un thème éthique, par exemple», assure la présidente. A l’heure où on sou ligne tout l’intérêt de la multidisciplinarité, l’Alformec n’organise pas de formations combinées pour métiers de première ligne mais «invite régulièrement comme orateurs des paramédicaux, au sens large».
Caroline Jentges officie dans un cabinet de 6 MG, à Luxembourg ville, depuis presque 15 ans. Elle est tombée dans la marmite de la formation continue son diplôme à peine en poche: «Un ou deux ans plus tard, j’avais rejoint le comité de l’Alformec».
Article publié dans le journal Medi-Sphere #636